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Nessonvaux
-sur-Vesdre

réalisé avec Laure BERTRAND

Année d'étude 

Master 1 - Erasmus (Liège, Belgique)

Thématique 

Intervention sur l'existant

Urbanisme

Résilience

À travers ce projet, l'objectif était de se confronter à plusieurs échelles du projet : l'échelle de la ville, du quartier et du bâtiment, dans un contexte de résilience et de prévention des risques d'inondations. Nous avons commencé par nous confronter à notre site : la commune de Nessonvaux, avec un diagnostic poussé et de nombreuses visites. 

Notre prise de position dans le projet débute avec une observation concernant la qualité du tissu urbain de Nessonvaux, et plus particulièrement, tous les liens subtils et sensibles entretenus avec l’eau : des petits ponts traversant les méandres de la Vesdre pour accéder aux habitations, des escaliers formant des venelles entre deux bâtis, des anciens bâtiments comme le moulin qui passe au dessus de l’eau... Cependant, même si le territoire tisse des liens avec l’eau à travers certaines particularités du tissu urbain, comme au temps où l’eau était exploitée pour les activités industrielles à Nessonvaux, il s’avère tout de même que les bâtiments implantés en bord de Vesdre lui tournent le dos en s'organisant plutôt de manière générale par rapport à la voirie. En l'état, il n’existe pas dispositifs ou d’aménagements publics permettant de pratiquer et d’investir ces berges. Il semble que la Vesdre soit davantage un élément dont il faut se protéger vis-à-vis des risques d’inondations qu’elle engendre, comme ce fut le cas en 2021., ou comme une opportunité pour l’industrie par le passé. Or cette rivière nous est apparue au contraire comme un fort potentiel pour développer une qualité d’habiter le territoire aujourd’hui. Ainsi, selon nous, l’enjeu est de redéfinir la qualité des rives de la Vesdre, tout en prenant en compte et en gérant les risques liés aux inondations. Nous prouverons ainsi qu’il ne suffit pas de s’éloigner de l’eau ou de la canaliser pour réduire les risques d’aléas. Au contraire, la rivière peut être envisagée comme l’élément central du projet et comme point de départ d’une qualité d’habiter. De manière générale, comment redessiner une nouvelle façade sur la Vesdre? Quels usages, quelles qualités doivent être donnés aux berges ? Comment garantir la résilience du territoire à plusieurs échelles ? Il s’agit d’établir trois types d’actions : 1 - Recréer du lien physique avec la Vesdre, en redéfinissant une nouvelle façade sur cette rivière 2 - Favoriser du lien social tant à l’échelle urbaine par les différents espaces publics qui s’articulent dans le tracé mais aussi à l’échelle du logement par le traitement de paliers et de pièces partagées 3 - Une adaptation du paysage aux risques d’inondation, à grande échelle avec des espaces perméables et pensés comme pouvant être immergés, à l'image d'un parc immersible, mais aussi à travers des micro-reliefs créés au sein des interstices de notre zoom. Enfin cette résilience se retrouve à l’échelle architecturale à travers une réflexion sur plusieurs typologies d’habitat.

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Photo de la commune de Nessonvaux, dans la Province de Liège, Belgique

Notre intention principale, comme je l’ai évoqué avant, était de rendre les berges praticables et de leur offrir des usages. À partir donc de ces quais dessinés, l’habitat est densifié en front de Vesdre, et parallèlement les interstices formés entre chaque plein sont pensés dans leur qualification, leurs usages et leur manière d’absorber/ stocker une partie des volumes d’eau de potentielles inondations. La gestion des reliefs à plus petite échelle permet donc d’appréhender les interstices comme des pentes ou des bassins qui limitent les dommages liés aux inondations. Cette nouvelle façade est tissée dans la continuité des bâtiments conservés (logements à valeur architecturale notable et le bâtiment HOME) et intègre des pignons dont le profil s’inspire des toitures traditionnelles caractéristiques de Nessonvaux. Néanmoins, de manière générale, il ne s’agit pas de copier des typologies traditionnelles mais de présenter plutôt une forme de réinterprétation contemporaine de ces dernières à travers les matériaux employés et la typologie des ouvertures en façade, comme nous le verrons ensuite dans les typologies. Afin de mettre en oeuvre la nouvelle séquence bâtie de la Vesdre, une partie des habitations au bord de celle-ci a été détruite, afin de donner cette emprise aux quais imaginés. Parallèlement à la réflexion sur la rythmique de ce nouveau séquençage, s’est posé la question de la qualité, des usages et des qualifications donnés aux interstices. C’est ainsi que s’alternent jardins privés, publics, coeur d’îlot partagé et place public. Globalement, nous avons réfléchi à la vue et à l’intimité dont chaque jardin privé profiterait, tout en distinguant un côté « entrée » et un côté « jardin ». Ces nouveaux logements retissent alors la trame urbaine de Nessonvaux et intègrent un espace public, conçu comme deux places intrinsèquement liées. À l’échelle humaine, ce sont à la fois des paliers de logements, mais aussi des vitrines de petits commerces qui entourent la place. De ce fait, celles-ci sont presque continuellement habitées, autant en journée que le soir. D’ailleurs, la place de la voiture n’est pas primordiale dans le tracé de ces espaces publics, mais son passage y est envisagé et mis en second plan dans le tracé de la trame urbaine. Pour rejoindre la gare, un même revêtement de sol se poursuit jusqu’à la rue de la Croix-Rouge qui devient désormais entièrement piétonne. La traversée de la rue Franklin Roosevelt est aménagée de façon à ralentir le trafic sur cette portion de la route et de façon général. Le nouveau chemin jusqu’à la gare est pensé qualitativement à l’échelle humaine, autant pour l’usager que pour les habitants qui souhaitent préserver une certaine intimité, par des dispositifs de mise à distance.

À l'échelle du quartier

Axonométrie de l'intervention à l'échelle du quartier

À l’échelle architecturale, une des stratégies consiste à élaborer des typologies d’habitats résiliantes face aux risques d’inondations, afin de permettre aux modes d’habiter de s’adapter facilement en période de crues. Tout simplement, il s'agit aussi que ces dernières ne perturbent pas les modes de vie des habitants qui résident dans ces logements. Nous avons donc développé principalement deux typologies d’habitats (A et B) prenant en compte les risques d’inondations. - La première stratégie consiste à distinguer la fonction du rez-de-chaussée, investi par des fonctions d’activités ou de commerces, de celle des étages, destinés aux logements collectifs. Notre réflexion s’est aussi portée sur la qualité des espaces communs, comme les circulations verticales, en donnant aux paliers une superficie généreuse afin de leur octroyer des usages et les considérer comme des espaces de rencontres. De même, des pièces partagées entre plusieurs appartements, à l’étage des chambres, peuvent être envisagées comme des chambres d’amis partagées et à la disposition des habitants quand ils le souhaitent. - La deuxième typologie se distingue par une structure d’étages en demi-niveaux et une élévation d’une partie du rez-de-chaussée à un mètre. Nous avons souhaité révéler cette structure en la rendant apparente au centre du logement dans toute sa hauteur à travers des escaliers ouverts jusqu’au dernier étage. De ce fait, la table de la salle à manger s’impose comme l’espace central, vu de haut, car il représente l’endroit, disons symbolique où les membres du ménage se retrouvent. De même, la surélévation du rez-de-chaussée à un mètre permet de créer un espace intermédiaire/pallier entre le privé et le public, à l’entrée du logement.

À l'échelle architecturale
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©2022 by Mehdi DUNON

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