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Habiter PÉPINSTER ou 
La revitalisation d’une friche en milieu périurbain

Année d'étude 

Master 2 - Projet de fin d'études

Thématique 

Intervention sur l'existant

Urbanisme

Logement

À travers ce dernier projet en tant qu'étudiant, l'objectif était de se confronter à plusieurs échelles du projet : l'échelle de la ville, du quartier et du bâtiment. Le thème que je souhaitait aborder était celui de la périurbanisation. J'ai traité ce phénomène au travers de la commune de Pépinster en Belgique, dont j'ai utilisé une usine en friche, dans un objectif de revitalisation. 

La commune de Pépinster se situe dans la Province de Liège, dans la partie française de la Belgique, la Wallonie. C’est un territoire qui a connu un essor considérable durant la révolution industrielle. L’industrie textile était implantée à Verviers, puis s’est étendue dans la commune qui n’était alors qu’un hameau. Le choix de l’industrie de s’implanter dans la commune provient de la présence de deux cours d’eau : La Vesdre et la Hoêgne, un atout pour cette activité industrielle. Grâce aux usines, la commune s’étend et se développe. Cantonnée au fond de vallée, elle s’étend sur les coteaux et plus loin. Cependant, cette glorieuse période appartient au passé. Depuis la désindustrialisation, la commune peine a retrouvé de l’activité économique. Son emplacement entre Liège et Verviers a fait d’elle une commune périurbaine. Ses habitants ne travaillent plus dans la commune, mais dans les agglomérations alentour. Ils habitent à Pépinster dans la lignée d’une ancienne tradition belge, celle de la maison individuelle. C'est le mode de logement plébiscité par une majorité des Belges, soit près de 80 % du parc immobilier. Pépinster constitue donc un support idéal. Proche des agglomérations et bien desservie, Pépinster se développe comme une ville horizontale, le long des axes de communication, son centre-ville se retrouvant vacant. Néanmoins, la ville possède des atouts. Au-delà de son emplacement au cœur des flux, c'est une commune où la nature est omniprésente. Elle prend place entre le fond de la vallée, à la confluence de la Vesdre et la Hoêgne, et le sommet des coteaux alentours, 200 m plus haut. Toute cette nature constitue sa richesse, un atout en matière de tourisme et de production agricole. En revanche, ces mêmes caractéristiques la rendent également vulnérable. À cause de sa forte topographie, Pépinster est une zone largement soumise aux inondations, jusqu’à trois mètres de risque de crue par endroit. C’est le fond de vallée qui est le plus menacé par ce risque. C’est d’autant plus inquiétant que c'est là que l’on retrouve l’axe principal de la ville, la rue où se trouve l’immense majorité des commerces et des services de Pépinster. Ma problématique est donc la suivante : comment rendre à Pépinster son dynamisme, en s’appuyant sur son héritage industriel et en adressant ses problématiques actuelles ? L’objectif de ce projet est donc de se servir des séquelles immobilières de la crise économique comme potentielles d’avenir afin de donner un nouvel essor à la commune. Pour se faire plusieurs stratégies seront mises en place : Redonner de l’activité économique en s’appuyant sur les secteurs déjà présents Renouveler l’offre en matière de logement Réinvestir les friches désaffectées Imaginer des aménagements pour prévenir les risques liés à l’eau

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Pour mettre en place ses objectifs, le projet que je développe s’appuie donc sur le patrimoine industriel à réaffecter comme support d’une nouvelle activité économique. Parmi le tissu ancien à réaffecter, la friche que j’ai choisie est une ancienne usine de drap, datant du début du XIXe siècle, c’est l’une des premières de la ville. Aujourd’hui elle appartient à une société immobilière, qui la loue à des entreprises. Cette ancienne usine possède une position stratégique, elle est à l’entrée de la ville, sur la route nationale, proche de la confluence, entre deux coteaux. Elle fait partie du tissu ancien de la commune proche de la gare et de l’axe principal de la ville, la rue Neuve. Cependant, elle est également isolée du reste de la commune, c’est la limite ouest du centre de la commune, enclavée entre un coteau, une voie de chemin de fer, et la Vesdre, elle est semblable à une presqu’île. Elle est donc soumise aux risques d’inondations, mais seulement au niveau de sa partie Nord, le plus proche de l’eau. C’est une menace de plus d’1 mètre 30 avec une période de retour de 25 ans. Le reste du site est menacé de 30 cm d’eau sur la même période de retour. Le site se compose d’une quinzaine de bâtiments datant de plusieurs époques. Les grandes halles en briques datent du XIXe siècle. Elles possèdent une structure en béton et des toits en sheds. Les bâtiments qui datent de la première moitié du XXe siècle sont intégralement en béton, dans un style moins remarquable, hormis la façade sur le Vesdre qui arbore un style art déco et qui est aujourd’hui classée. Les plus petits bâtiments à l’ouest sont les plus récents, ce sont des extensions ou des dépendances en béton ou en structure acier pour la plupart. L’ensemble représente plus de 16 000 m2 de surface habitable et 33 000 m2 de surface totale au niveau du site.

À l'échelle de la friche
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Vue des différents espaces proposés dans le site

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Vue du site dans son ensemble

Cette zone résidentielle est celle sur laquelle je me suis attardée pour cette intervention. Comme expliquée, elle propose à la fois des logements collectifs et individuels, répartis en trois typologies. Ces trois typologies prennent au niveau de la halle ouest, sur la berge de la rivière. Seule sa structure est conservée, c'est un système de poteau-poutre en béton, sur lesquels reposent un toit terrassé également en béton, percé de lanterneaux semblable à des sheds reprenant également une structure en béton. La trame de cette structure est de sept mètres, c'est la base qui abritera les nouveaux logements. Cette trame est dans un premier temps creusée afin de créer une circulation, permettant à gauche des logements ayant vu sur la rivière. Ces logements sont en bande perpendiculaire à la rivière, selon un plan similaire permettant certaines variations. Ils possèdent chacun un patio principal orienté sud, ainsi qu’un patio d’entrée et une loggia donnant sur la rivière. Ils sont pensés en deux zones, un mur habité d’un côté, et un toit habité de l’autre. La partie nord abrite les espaces communs qui se développent le long du mur mitoyen qui devient un meuble et qui distribue les pièces. La partie sud abrite les espaces privés, en s’installant au creux du sheds avec des mezzanines, permettant des chambres traversantes. Cela est permis en s’installant dans la trame existante en béton tout en perçant le lanterneau au niveau du patio. La structure est existante, seuls les remplissages seront changés. Une nouvelle structure en acier sera pensée pour les mezzanines. Cette typologie reprend la matérialité de l’ancienne halle avec de la brique en façade et la structure en béton existante. De l’autre côté, les logements sont également pensés en fonction de la rivière. Alors que les logements en bandes donnent directement sur l’eau. Les logements plus loin n’y ont pas accès de cette façon, ils sont donc pensés comme haut, afin d’aller chercher la rivière et le paysage en contre-plongée. Ces logements sont sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée abrite les espaces communs ainsi qu’un patio considérable, orienté ouest. Le second niveau est en double hauteur sur le premier et abrite les chambres. C’est le troisième qui permet aux habitants de profiter du cadre de la commune. Le dernier niveau constitue un second espace de vie, largement ouvert sur l’extérieur grâce à une grande terrasse offrant un panorama complet sur le paysage ainsi qu’un espace de détente protégé du soleil par les arbres du patio. Cette typologie de logement s’installe également dans la trame existante de la halle. Cependant, elle constitue une surélévation, ainsi une seconde structure additionnelle est pensée afin de supporter les nouveaux étages et la terrasse. Cette idée d’addition se retrouve également au niveau de la matérialité. La partie existante reposant sur la structure de la halle possède une façade en brique. La nouvelle structure est en acier avec des façades en bois qui émergent du volume existant.

À l'échelle architecturale
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Schémas de principe du projet architectural

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Plan de la tranche d'intervention

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Vue des logements et de chaque échelle de vue que propose le projet

©2022 by Mehdi DUNON

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